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    Un cours particulier de Musicologie SVP ! A emporter !



    Nicholas Cook
    Musique, une très brève introduction
    Oxford University press, 1998
    Editions Allia (pour la traduction française), 2006
    155 pages
    12 euros



    (...) ce qui caractérise les chansons  des Beatles fait dans l'ensemble partie de la composition _ les mélodies, les harmonies, et la façon dont elles sont liées aux paroles _ tandis que l'originalité des chansons des Stones vient de la manière dont ils les interprétaient. C'est pourquoi vous pouvez entendre des versions instrumentales « easy listening » de la musique des Beatles dans les ascenseurs et les halls d'embarquement des aéroports, et non celle des Stones.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>                En terme de littérature musicale, il est rare de trouver un livre qui ne soit une biographie d'artiste, une rétrospective historique ou une étude de genre. Musique, une très brève introduction est d'une nature différente. Car c'est de l'essence même de la musique dont il s'agit. De ce qui la créé, de ce qui la meut, de ce quelle représente, de ses rapports à l'homme, de la manière dont ce dernier la perçoit. Un livre qui va plus loin, donc, ou plutôt qui voit plus haut, abandonnant le monde des sens pour pénétrer celui des idées.
    <o:p> </o:p>
                    Pour bien comprendre le sens de ce livre, il faut savoir d'où il vient. Publié en 1998 aux presses universitaires d'Oxford, il fait partie d'une collection particulière appelée « Très brèves introductions » (« Very short introductions », dans le texte) qui recouvre de nombreuses matières (150 titres ont déjà parus), et qui a pour but de prodiguer à qui le désire une sorte de cours initiatique de niveau supérieur. Concernant la musique, c'est Nicholas Cook, professeur émérite de musicologie dans de nombreux pays (à commencer par l'Angleterre) qui se prête au jeu. Et il le fait avec brio. Il n'est pas étonnant, donc, que cet opus ait été traduit en français. Ce qui l'est plus, c'est qu'on ait attendu aussi longtemps pour le faire...
    <o:p> </o:p>
                    L'entreprise du professeur Cook était donc ardue. Car un mélomane n'en est pas pour autant musicologue. La conception que chacun de nous se fait de la musique nous est toute personnelle, basée sur  nos  expériences et notre sensibilité. Nous savons écouter la musique, connaissons des morceaux, des compositeurs, des interprètes et, pour certains, le solfège. Mais peu d'entre nous se sont déjà intéressés à ce qu'est réellement la musique en tant que telle. La musicologie, c'est-à-dire l'étude des et de la musique(s) a pour but de l'expliquer, de lui donner un sens, de déterminer sa relation au monde et à l'individu. Nicholas Cook donne à son lecteur les pistes nécessaires à une telle démarche. Il replace le contexte socio-culturel de l'évolution de la musique, expose les différentes écoles et théories qui en sont issues, présente les principaux acteurs de ces réflexions et familiarise le lecteur avec les notions phares de la matière (réception de la musique, authenticité, expression de soi, identité musicale culturelle, régionale, nationale,...) Bien qu'ayant un avis bien déterminé dont il ne se cache pas, il présente les différentes interprétations des musicologues, sans dénigrer celles auxquelles il n'adhère pas.
    Son pari est gagné puisqu'il transforme un lecteur-amateur de musique en philosophe théorisant, défendeur de telle ou telle idée, redécouvrant sous un nouveau jour un art qu'il croyait bien connaître.
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                    Il faut dire qu'il y met la forme. Séparant son cours magistral en sept chapitres d'une vingtaine de pages chacun, il évite les longueurs et donne à son étude un rythme dynamique sans lequel la surchauffe cérébrale serait inévitable. Il rend son recueil accessible à tous grâce à un certain humour, de petites anecdotes d'accroche et des exemples qui nous sont proches. Par soucis de clarté, il agrémente ses réflexions complexes de diverses illustrations : dessins, tableaux, photos, affiches, qui s'intègrent à son raisonnement. La longue liste des références permettra à qui en veut encore d'aborder plus précisément les sujets qui l'ont particulièrement marqué, et on apprécie l'index très complet qui, clôturant le livre, donne l'opportunité de retrouver très aisément les passages que l'on souhaite relire.
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                    Le résultat de tout cela, c'est un ouvrage des plus intéressants, parfois tout à fait fascinant, qu'on lit de bout en bout par soucis d'intégrité, car chaque idée est essentielle. La musicologie, que nous présente Nicholas Cook, est une matière presque scientifique. Chaque idée émise est décortiquée, théorisée et critiquée. On est toujours impatient de connaître la suite.
    Certes, certains passages sont vraiment complexes et nécessitent une attention poussée, mais ce n'est guère étonnant quand on connaît l'objet du livre. Malgré la rigueur de fond, l'ensemble est porté par une écriture légère, tel un long discours, qui sait associer sérieux et humour. En définitive, ce livre est accessible à tous les esprits qui veulent bien se donner la peine de l'être.
    <o:p> </o:p>
                    Comment ne pas vous conseiller de le lire ! Musique, une très brève introduction est différent des ouvrages habituellement proposés en la matière. Il apprend à envisager la musique autrement et incite à la réflexion, tout en donnant les bases nécessaires à celle-ci, de sorte que tout lecteur peut devenir, si ce n'est musicologue, au moins théoricien convaincu. Captivant.

     


    (...) dans ce monde où nous devons lutter pour comprendre nous ne pouvons pas sous-estimer ce que la musique peut nous offrir, et cela signifie s'engager activement auprès d'elle, et non s'en retirer avec mélancolie et en faisant les délicats. Mais nous avons, dans le même temps, besoin de savoir (et de nous le répéter quand nous l'écoutons) que la musique n'est pas un phénomène naturel mais une construction humaine. Elle est, par excellence, l'artifice qui se prétend nature. C'est ce qui en fait non seulement une source de plaisir sensuel et un objet de spéculation intellectuelle, mais également l'agent persuasif caché ultime.






     


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    Alain Dister,
    Oh, hippie days ! (Récit), Carnets américains 1966-1969,
    Fayard 2001, édition poche parution février 2006,
    414 pages,
    7 euros 30.
     
    « Quand nous arrivons à San Francisco, le soleil couchant sur le Pacifique baigne la cité dans une lumière dorée. Les petites maisons accrochées sur les collines semblent abriter une population d'elfes moqueurs, de lutins anarchistes et des fées amoureuses. Quelque part dans cette urbanité magique doit bien se trouver un gros ver de terre fumant son narghilé juché sur un champignon rouge à pois blancs. Et des lapins pressés qui courent vers des répétitions sans fin dans des caves de jazz pleines de fumées délétères tandis que des femmes parées comme la reine de Saba tapent le carton sur des tables violettes où des buveurs de bière ont gravé leur solitude à la pointe de méchants couteaux mexicains. »
     
    Honnêtement, lorsque je me suis retrouvée avec ce bouquin entre les mains, et avec la mission d'en faire une critique, je me suis dit : « Des livres sur le mouvement hippie j'en ai déjà lu des tonnes et, franchement, je n'ai pas vraiment envie de prendre la machine à remonter le temps pour me retrouver des années en arrière, à cette sombre époque où je marchais pieds nus avec des plumes dans les cheveux. Je n'irai jamais jusqu'au bout. » Et oui cela arrive, il faut l'admettre, que les critiques littéraires ne lisent pas tout, pressés par le temps et pas assez motivés. Nous sommes comme tout le monde: parfois, le livre, il nous barbe. Quoi qu'il en soit celui-là je l'ai dévoré jusqu'à la dernière ligne et en plus je l'ai aimé, vraiment.
     
    En fait, le titre de ce livre nous en dit déjà long sur ce qu'il contient :
    Effectivement, il s'agit bien d'un livre ayant pour thème le mouvement hippie (bien que ce soit assez restrictif, finalement, pour le décrire).
    Effectivement, il s'agit bien d'un récit. C'est à dire qu'Alain Dister (qui nous a déjà habitués à de très bonnes études musicales, cf. l'Age du Rock) est parti, il y a fort longtemps, sur les routes de l'Amérique. Avec un sac à dos et beaucoup de courage, il est allé à la rencontre d'une société en ébullition, et s'est totalement investi dans sa découverte.
    Effectivement, ce sont de ses carnets de l'époque dont il s'agit, des notes conservées depuis, reprises, complétées, et enfin publiées.
    Effectivement il s'agit de ces années, de 1966 à 1969, qui verront le mouvement émerger, naître, croître, atteindre son apogée, puis se désagréger, avalé par lui-même.
     
    Concrètement parlant il s'agit d'une sorte de journal de bord des voyages de Dister aux Etats-Unis. Trois voyages entre le 1er juillet 1966 et le17 juin 1969, au cœur de cette partie de la société qui voulait vivre autrement, et qui l'a fait. Trois parties donc, découpées en petits récits journaliers, rédigés au fil des aventures et de l'inspiration du jeune journaliste-photographe. Pour donner du corps à son ouvrage, l'auteur entrecoupe son récit de playlists composées des titres qu'il écoutait alors, et de lettres écrites a posteriori et adressées à ses compagnons de route, à ses amis du moment parmi lesquels (par exemple...) Frank Zappa.
    Mené par une écriture agréable et fluide, le récit d'Alain Dister emmène son lecteur à travers le pays, préférant la route mythique New York San Francisco mais s'échappant parfois : Los Angeles, le Mexique, le Canada... Cela dit, le véritable intérêt de ce livre est ailleurs...
     
    Car c'est de la découverte et de la vie d'un mouvement dont il s'agit. Assez fébrile et sceptique lors de son premier voyage, Dister se fond petit à petit dans l'esprit hippie, abandonnant la conception matérialiste et le consumérisme , vivant dans des communautés, faisant l'expérience des drogues, des amours libres, se laissant pousser barbe et cheveux et se livrant à une sévère critique de la société traditionnelle. Et tout cela, bien évidemment, sur fond de Grateful Dead, de Jefferson Airplane, de Janis Joplin, bref, de tout ce que le mouvement comprend d'acteurs musicaux. Pourtant, au cours de ce récit décidément évolutif, il va apprendre à se détacher de cette nouvelle mentalité en éprouvant la vie qu'elle impose, en découvrant les contradictions qu'elle implique, en faisant l'expérience de tous ses vices. En bref, grandeur et décadence d'un mode de vie pas si idéal qu'on pourrait le croire : après l'extase, la rechute. Un récit pas seulement descriptif, vous l'aurez compris, parce que vécu de l'intérieur, avec une honnêteté et un réalisme à s'y croire. En fin de compte, c'est un goût assez amer que nous laisse cette histoire vraie, forgé par la déchéance de ceux qui n'ont pas su faire la part des choses, pas su se préserver, et qui se sont détruits en même temps qu'ils ont flingué l'utopie qu'ils transportaient.
     
    Ce livre, c'est surtout des rencontres, c'est beaucoup d'autres choses, mais le meilleur moyen de le savoir, c'est encore de le lire...


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  • 450 QUESTIONS SUR LA MUSIQUE - Laurent Laboutière - Studyrama - Mai 2005 - 119 pages - 5 euros.

    Antoîne, Melchior, Thomas, c'est à vous que je m'adresse, alors pour une fois, écoutez-moi.
    Je me suis bien rendue compte la semaine dernière que vous ne prêtiez
    aucune attention à merveilleuse chronique (si, si, ne dîtes pas le
    contraire, je vous ai bien vus...).
    Alors j'ai décidé que cette fois les choses allaient changer.
    C'est la raison pour laquelle cette semaine vous allez participer
    activement à mes quelques minutes réservées: ça vous apprendra.
    Le livre que je vous présente qujourd'hui, chers auditeurs, s'appelle 450 Questions sur la Musique.
    Je vais passer apidement sur les détails afin que l'on puisse en venir vite fait aux faits:
    C'est donc un livre de questions, mais ne vous fiez pas au titre, j'ai
    bien compté et il n'y a pas 450 questions, mais 445, ce qui n'est pas
    très grave en soi parce que ce n'est déjà pas mal mais bon...
    Les questions sont réparties en 7 grands chapitres (il y a d'abord une
    petite introduction mais on ne va pas s'étendre là-dessus...)
    7 grands chapitres, disais-je:
    Jazz; Rythm'n'blues/Raggae/Rap; Pop/Rock; Musiques électroniques; Musiques du Monde; Chanson française et Top 50.
    Toutes les parties ne comportent pas le même nombre de questions, cela
    peut aller de 35 questions pour la partie sur la Musique électronique à
    80 questions pour la partie Pop/Rock par exemple.
    Alors ça peut paraître un peu neu-neu comme ça un livre de questions
    sur la Musique mais en fait Laurent Laboutière s'est très bien
    documenté, ce que prouve la bibliographie qui cloture le bouquin
    d'ailleurs, et le livre est bien foutu, les questions sont assez
    pointues et le tout donne de bons moments en perspective, seul ou entre
    amis, ce que nous allons prouver immédiatement avec une petite
    sélection Rockin'Chair attention c'est parti !

    1° La virtuosité de Django Reinhardt est d'autant plus impressionnante que:
    a) il est ambidextre
    b) il est aveugle
    c) il a perdu l'usage de deux doigts de la main gauche
    d) il est sourd

    2° Révélation du Jazz vocal en 2002, Norah Jones est la fille d'un très grand musicien. Lequel?
    a) Nat King Cole
    b) Ravi Shankar
    c) Fela
    d) Chet Baker

    3° Considéré comme l'un des plus grands guitaristes des années 6O, Wes Montgomery avait la paticularité de jouer:
    a) avec la guitare dans le dos
    b) toujours les yeux fermés
    c) avec un archet
    d) sans médiator

    4° A quel bluesman les Rolling Stones doivent-ils leur nom:
    a) Muddy Waters
    b) Howlin'Wolf
    c) John Lee Hooker
    d) Robert Johnson

    5° A qui doit-on ces délicates paroles: "Embrasse-moi et glisse un doigt dans mon c.."?
    a) Marilyn Manson
    b) PJ Harvey
    c) Yoko Ono
    d) Placebo

    6° Lequel de ces albums n'appartient pas à la discographie des Rolling Stones?
    a) Exile on main street
    b) Goats Head Soup
    c) Blood on the tracks
    d) Beggars Banquet

    7° Qui a dit: "Le journalisme rock, c'est des gens qui ne savent pas
    écrire qui interviewent des gens qui ne savent pas parler pour des gens
    qui ne savent pas lire."?
    a) Frank Zappa
    b) Sting
    c) David Bowie
    d) Lou Reed

    8° En 2002, une main gantée de cuir posée sur une fesse illustre le
    premier album du groupe new-yorkais qui, selon la presse unanime, va
    "sauver le rock". Il s'agit du premier album de:
    a) The Strokes
    b) The Rapture
    c) The Libertines
    d) The Vines

    9° Quel groupe américain a intitulé son dernier album Trompe le monde?
    a) REM
    b) Violent Femmes
    c) Pixies
    d) Offspring

    10° D'où vient le nom "Rock'n'roll"?
    a) d'un titre du Bluesman Howlin'Wolf
    b) du nom du label de blues Rock'n'Roll Records
    c) du nom d'une radio de Little Rock
    d) d'une expression qui signifie "faire l'amour".

    Réponses:
    1° C
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    4° A
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    7° A
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    10° D

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  • LA MANUFACTURE DES REVES – Yves Simon – Grasset – Le Livre de poche – 2003 – 275 pages – 6 euros.

    Cela va sans doute vous paraître étonnant, mais lorsque j'ai choisi ce livre, je n'avais jamais entendu parler de son auteur.
    Yves Simon, c'était un nom qui ne me disait rien du tout.
    Ce n'est qu'en lisant le livre et en préparant cette chronique que j'ai appris la longue carrière musicale de son auteur, dont il n'est absolument pas question ce soir.
    Si j'ai décidé de chroniquer ce bouquin, c'est uniquement parce qu'il est résolument Rock.
    La Manufacture des rêves, c'est un essai autobiographique. Mais il est très particulier dans le sens ou Mr Simon (qui est parallèlement, et depuis toujours, un écrivain prolifique moulte fois récompensé je le rappelle... Bref, Mr Simon, donc, ) a décidé d'écrire un récit de sensations, de sentiments, d'éveil des sens, organisé un peu n'importe comment, mi-chronologique, mi-thématique : Un récit de ce qu'il a ressenti qu'il a écrit comme il l'a ressenti : Une grande cohésion dans un gros bordel, en somme.
    Et cette Histoire, elle est empreinte de voyages improvisés dans des contrées lointaines, sac au dos et pouce levé, inspirés de Kerouac. Elle est empreinte de Musique (Bien entendu...) : de  Brassens et Gainsbourg à Björk en passant par les Doors et Led Zep... de la découverte de la guitare à la composition de chansons, pour un homme qui se dit « enfant du rock » et dont la Musique berce la vie...
    Cet homme aux mille facettes, écrivain-journaliste-musicien mais surtout grand observateur de son temps, nous livre ici son histoire, faite de sensations.
    C'est un roman fourre-tout où les livres, la musique, les rencontres et les voyages se côtoient étrangement, se croisent, se suivent...
    Yves Simon a voulu, avec ce livre, mentionner tout ce qu'il l'a ému, toutes les choses qui ont construit sa pensée, et donc sa vie.
    Ce qui lui a donné envie d'écrire, de composer, de jouer de la musique, de voyager... Bizarrement répartis en chapitres, eux même bizarrement répartis en sous-chapitres, sans qu'il y ait de réelle cohérence dans tout cela, le récit d'Yves Simon offre une visite des trois mondes qui l'ont formé : Le monde de la littérature, celui de la musique, et celui des voyages.
    Comme je le disais, un livre résolument rock.
    Moi, j'ai beaucoup aimé, parce que, au delà de cette liste des expériences qui l'ont chamboulé, il y a une plume légère et poétique qui nous entraîne sans peine dans cet univers qui fait réagir tous nos sens.
    C'est la raison pour laquelle je ne peux que vous conseiller de le lire à votre tour...

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  • FRENCH TOUCH, Stéphane Jourdain, Coll° CastorMusic /Castor Astral, 190 pages, 9 euros

    La French Touch, c'est un mouvement musical que nous connaissons très peu ici à RC. Et pourtant, elle revêt il me semble un double intérêt pour nous. D'une part, ses relations avec le rock sont multiples. Mais en plus, sa relation avec Versailles, et plus généralement avec les Yvelines, est flagrante. En effet, de très nombreux « producteurs » (c'est comme cela que l'on appelle les compositeurs de musique électronique) sont issus de notre beau département. A tel point que la critique musicale spécialisée a rendu hommage à ce qu'elle appelle « La Versailles connexion ».

    Alors la French Touch, qu'est-ce que c'est ?

    Il s'agit, on l'a dit, d'un « son », d'un courant musical, issu de la musique électronique, inspiré d'une part de la techno, et d'autre part de sonorités plus douces, plus musicales, puisées dans le rock, dans le hip hop, ou encore dans le funk.

    La particularité de ce son est d'avoir été conçu et approfondi par des petits frenchies, à partir de 1995, ce dont la scène musicale internationale n'avait pas l'habitude. La preuve, cette citation d'un important magasine musical anglais (Mixmag), en 1997 :

    « Qu'est ce qui arrive à ces foutus français ? Cent ans de merde comme Michelle Torr (...), Johnny Hallyday ou Indochine (Cure en débile) et depuis un an, tout d'un coup, un son fantastique avec du génie dans les mélodies et un chic original qui plongent soudainement le reste du monde dans l'ombre. »

    Autre preuve : grâce à la French Touch, les ventes à l'étranger de musique française ont été multipliées par 26, en 8 ans.

    Alors, en fans de Musique intelligents et ouverts, il me semble important de s'intéresser à l'Histoire de cette musique très particulière et pourtant extrêmement riche en sonorités et déclinaisons.

    Et c'est ce que propose Stéphane Jourdain. Le jeune journaliste et écrivain auteur de cet opus, à travers un cadre traditionnel, nous conte une Histoire de dix ans, fascinante et envoûtante comme l'est la musique dont il est question.

    Son écriture, très vive, très agréable, on prend beaucoup de plaisir à la suivre. Même si le contenu, le fond, est en lui-même compliqué pour un novice. Heureusement, Stéphane ose la répétition, ainsi que la définition de termes qui devraient être connus, afin que nous adhérions, et c'est le cas, à son récit.

    Alors pour finir, Pourquoi sortir ce livre maintenant ?

    Et bien au début de l'année, le 17.02.05, le Ministre de la Culture – Renaud Donnedieu de Vabres – a décoré une poignée de pontes de la French Touch de l'ordre national des Arts et des Lettres. Rendant hommage à ce courant musical 10 ans après son envol.

    C'est donc le moment où jamais de se pencher sur un phénomène que tout un chacun devrait connaître, et particulièrement dans les Yvelines, puisque parmi les quatre décorés, 2 sont yvelinois (Il s'agit des membres du groupe Air). D'autres, tout aussi talentueux, n'ont pas eu cette chance, à l'image de Ludovic Navarre, alias Saint-Germain, originaire de Saint Germain en Laye, et qui a été en 1995 un précurseur de cette nouvelle vague avec son premier album, Boulevard, que je vous invite vivement à découvrir si ce n'est déjà fait.

    Lisez-donc ce livre (..)


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