• Dominique A pour Connexion-Française - 27 avril 2007

    A l'occasion de ses quatre dates solo en Allemagne (Leipzig le 30 avril, Munich le 1er mai, Cologne le 2 et Francfort le 3), Dominique A a volontiers accepté de répondre aux questions de Connexion française. Très à l'aise, il parle sans retenue de sa musique, de son métier, de ses voyages... et de l'Allemagne !

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    Connexion française : Quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit quand on vous parle de l'Allemagne ?

    Dominique A : C'est la route... tout comme pour l'Espagne où je tourne aussi beaucoup. Mais au-delà de cela, l'Allemagne évoque pour moi le contraste entre la vision que l'on s'en fait et la réalité. Avant de m'y rendre, j'avais l'image un peu caricaturale d'un pays assez rigide, un peu fermé. Mon premier concert sur place a balayé toutes mes craintes ! C'était comme si tout se passait juste pour me faire mentir. Le public allemand est ouvert, et jouer devant lui très agréable. Et puis l'Allemagne, c'est aussi la littérature allemande, dont j'ai été féru vers mes 20/25 ans, grâce à des écrivains comme Hermann Hesse. Et c'est enfin la musique, car pour moi l'idée d'Allemagne est liée par exemple à des gens comme Dschinghis Khan.


    Connexion française : Comment caractériseriez-vous le public allemand ?

    Dominique A : Je dirais que c'est un public a priori attentif. C'est ce que je ressens de sa part : une grande attention. Parce qu'il y a la barrière de la langue, son approche de ce que je fais est plus musicale. Et c'est ce que je lui renvoie sur scène. Certaines personnes semblent vouloir propager l'idée que la chanson française est tombée dans un héritage lié au texte, et que la musique, à elle seule, ne va pas suffire. Alors que dans le monde entier, les gens sont prêts à écouter toutes sortes de blues.


    Connexion française : Pensez-vous que votre musique perd à ne pas être comprise ?

    Dominique A : Si tel est le cas, c'est que j'ai raté mon coup. La chanson a texte est une idée, héritée des années cinquante, qui se complait dans l'autosatisfaction littéraire. Pour ma part, je n'ai pas ce rapport classique à la chanson française. Car même si le texte a pour moi une grande importance, je travaille avant tout sur la musique. Ce qui m'intéresse, c'est la voix, le rapport à l'arrangement, la mélodie... Mon but est que les gens entendent la musique indépendamment de ce que son texte raconte.


    Connexion française : Qu'est-ce que la scène représente pour vous : l'aboutissement d'un album ou quelque chose de complètement différent ?

    Dominique A : Ce sont deux faces d'une même pièce... mais je n'attends pas forcément que les deux se rejoignent. Ce que je fais sur scène est souvent différent de ce que l'on trouve dans mes albums. Mais même si je donne beaucoup de concerts, ce que je préfère reste écrire. La scène, dans les meilleurs cas, c'est un plaisir immense. Mais il y a aussi des moments difficiles. Pour moi, donner un solo est plus de l'ordre de la performance que de la musique. Il s'agit de réussir à réellement capter les gens, et je vois cela comme quelque chose d'un peu théâtralisé. Sur scène, je me demande comment je vais faire évoluer le concert... mais tout dépend de l'état d'esprit dans lequel je suis.


    Connexion française : Votre réputation s'est bâtie un peu hors du système, sans les grands médias, en courant les festivals... Est-ce que cela est dû à une conception particulière de la musique ?

    Dominique A : Non, je fais ce que je peux dans l'espace qui m'est imparti. Il se trouve qu'il s'est construit grâce aux concerts. Il y a incontestablement une barrière entre les gens qui passent à la télé et les autres. Si vous ne passez pas à la télé, vous n'avec pas le choix : il faut battre le fer. Je n'en souffre pas car je vois la télévision un peu comme le grand satan. Bien sûr, j'ai parfois envie que les choses soient plus simples. Mais tant que des gens ont envie d'y aller avec moi, j'ai envie d'y aller moi aussi... et je ne m'absente jamais très longtemps.


    Connexion française : Voyager, être toujours sur les routes, ça vous inspire ?

    Dominique A : Oui, parce qu'il en sort des images et des souvenirs qui vont faire des chansons. Mais l'inverse est vrai aussi, et c'est parfois le fait d'être posé qui inspire. En réalité, on ne sait pas trop d'où viennent les chansons. Les voyages sont importants parce qu'ils rechargent la batterie à images, mais c'est souvent en rentrant, en se posant, que tout revient. L'image est importante pour moi. Je travaille actuellement sur un livre que nous avons décidé d'axer sur les lieux. Parce que la musique suggère des lieux, des images...


    Connexion française : Pour terminer, qu'aimeriez-vous dire au public d'Allemagne qui va venir voir vos concerts ?

    Dominique A : J'aimerais dire à ceux qui craindraient d'aller voir un concert intimiste et feutré que je ferai en sorte de leur casser les oreilles le plus possible.


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