• Interview exclusive d’Arno pour Connexion-Française

    Il n'est pas toujours facile à suivre mais, lorsqu'on y arrive, on n'est pas déçu. Figure incontournable du rock en Europe, le chanteur belge Arno s'apprête à enflammer les scènes allemandes à l'occasion de la clôture du Francophonic Festival. Les 27, 28 et 29 novembre à Cologne, Berlin et Munich, le rockeur à la voix brisée présentera son dernier album, Jus de Box, sorti au début de l'année. Pour marquer cet événement, Arno a accepté de répondre aux questions de Connexion-Française. Certes décalé, le charismatique chanteur belge s'est surtout révélé accueillant, franc, drôle... et quelque peu charmeur. Un entretien... on the rock.

    Connexion-Française : Commençons par notre question rituelle : Quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit lorsqu'on vous parle de l'Allemagne ?

    Arno : Je pense à CAN et à Kraftwerk, à leur musique. Tu sais, j'ai travaillé en Allemagne avec CAN, j'ai fait un disque avec eux [Charlatan (1988), le 2ème album solo d'Arno, réalisé en collaboration avec Holger Czukay, le bassiste de CAN, NDLR]. Tu connais ? C'est un groupe incontournable des années soixante-dix ! Sans CAN il n'y aurait pas, par exemple, les Arctic Monkeys. Et puis je pense à Kraftwerk, bien sûr. Ca me rappelle quand on a commencé à faire de la musique, dans le temps... Sans eux il n'y aurait pas de house, pas de techno !

    Connexion-Française : Vous avez déjà eu l'occasion de jouer en Allemagne au cours de votre carrière. Que pensez-vous du public allemand ?

    Arno : Je vais te dire : tout le monde a deux trous dans son nez. Pour moi, qui joue dans le monde entier et qui habite à Bruxelles, au centre de l'Europe, dans un pays multilingue, il n'y a pas de frontières.

    Connexion-Française : La Belgique traverse actuellement une grave crise politique. Quel regard portez-vous sur ces évènements ?

    Arno : C'est un problème de politiciens qui ont un problème avec leur zizi. Car ce qu'ils veulent avant tout, c'est le pouvoir. Or la Belgique est un tout tout tout petit pays, et donc ces hommes ont de tout tout tout petits zizis... Le problème vient juste de là. Le peuple, lui, ne veut pas ça !

    Connexion-Française : Vous effectuez actuellement une grande tournée pour présenter votre dernier album, Jus de Box, sorti en janvier dernier. Quelles sont vos impressions sur ce disque par rapport à l'ensemble de votre discographie ?

    Arno : Franchement, je n'écoute jamais mes albums. Je suis parfaitement incapable d'en faire la promotion. Il est sorti au début de l'année, je suis en tournée depuis le mois de mars... J'ai écouté le mixage en studio, mais pas l'album. Je ne fais jamais ça. Ca me ferait l'effet d'une branlette de la main gauche, tu vois ?

    Connexion-Française : Vous êtes multilingue et, particulièrement dans cet album, vous jonglez avec les langues. Qu'est-ce qui dicte votre choix au moment de l'écriture ?

    Arno : C'est la situation dans laquelle j'étais : si je l'ai rencontrée en France, j'écris en français, si c'était en Angleterre, j'utilise l'anglais... J'ai également écrit des titres en flamand et, sur l'album, il y a même une chanson dans mon patois, l'ostendais. Tu vois dans mon groupe, il y a des gens de partout et on parle toutes les langues. Du coup parfois, quand je rentre chez moi à Bruxelles, je ne sais plus dans quelle langue parler. D'autant que là-bas, on parle quatre langues... Quelle chance pour moi ! Je suis riche ! Peut être pas dans le sens où tout le monde l'entend, mais pour moi je suis riche !

    Connexion-Française : Malgré tout, la majorité des chansons de Jus de Box est en français. Or, lorsque vous vous produisez dans un pays non francophone, comme l'Allemagne, une partie du public ne peut pas comprendre leurs paroles. Pensez-vous que votre musique perd à ne pas être comprise ?

    Arno : En fait, ça me rappelle une fois où j'étais en concert à l'étranger. Tu sais, j'ai fait un disque, qui s'appelle À la française, où toutes les chansons sont en français. Alors j'ai demandé à un type s'il me comprenait. Et il m'a répondu non ! Mais c'est pour tout le monde pareil. Toi, tu as bien des groupes dans ton pays que tu ne comprends pas. Il y a certains groupes anglo-saxons qui font du rap et que même un anglais ne comprend pas. Tu vois le bazar ? Figure toi que tu rencontres un mec esquimau et que tu tombes amoureuse de lui. Tu vas bien essayer de le comprendre ! Ou un beau brésilien qui parle portugais, tu ne parles pas portugais ? Et même moi ! Imaginons que je rencontre une belle femme avec une sublime paire de fesses et qu'elle soit norvégienne... La langue n'est pas un problème ! On arrive toujours à se faire comprendre...

    Connexion-Française : Vous allez clore le Francophonic Festival par trois concerts les 27, 28 et 29 novembre à Cologne, Berlin et Munich. Que représente la scène pour vous ?

    Arno : Je l'ai toujours dit : je fais des albums pour faire de la scène. La scène est plus importante que le disque, parce que c'est là où ça se passe. Dans le studio on peut tout faire, il n'y a pas de limite. Alors que sur scène, on ne peut pas tricher.

    Connexion-Française : Qu'avez-vous envie de dire à celles et ceux qui s'apprêtent à venir vous voir ?

    Arno : Je veux dire : Quand tu fais des bêtises, pense à moi !

    Propos recueillis par AnneSo, le 9 novembre 2007

    www.connexion-francaise.com

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