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  • Ce n’est rien de moins qu’une légende vivante qui se produira en Allemagne le 21 novembre prochain. Gilberto Gil, icône de la musique brésilienne depuis plus de 40 ans, sera ce jour là sur la scène de la Berliner Haus der Kulturel der Welt. Pour nous faire patienter jusqu’à cet événement incontournable, le grand artiste a volontiers répondu à nos questions… Et ce dans un français impeccable dont l’accent chantant n’a fait qu’exacerber notre impatience. Vive la samba !


    Connexion-française : Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsqu’on vous parle de la France ?

    Gilberto Gil : Je pense à une certaine qualité intellectuelle et de l’âme, à une dimension culturelle spéciale. Je pense à l’art en général, et plus spécialement à la littérature française, qui me touche beaucoup : Baudelaire, Victor Hugo,…


    Connexion-française : Et lorsqu’on vous parle de l’Allemagne ?

    Gilberto Gil : C’est la technologie qui me vient à l’esprit. Les allemands ont une habileté extraordinaire dans ce domaine et dans celui du design… voyez le Bauhaus !


    Connexion-française : Vous serez le 21 novembre prochain à Berlin dans le cadre de votre tournée européenne. Actuellement, on y fête les vingt ans de la chute du mur. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Gilberto Gil : C’est un moment historique. Ce mur, c’était en quelque sorte le résidu d’une période difficile pour l’humanité. Sa chute est comme la finalisation d’un processus. La réunification a été propice à la création d’une totalité nationale.


    Connexion-française : D’un côté vous êtes un chanteur engagé, et de l’autre vous avez été ministre de la culture au Brésil [de 2003 à 2008, NDLR]. Selon vous, pour faire de la politique, il vaut mieux être chanteur ou ministre ?

    Gilberto Gil : La politique appartient à l’ensemble de la condition humaine et donc un citoyen, quelque soit sa profession ou son occupation, a toujours la responsabilité politique. En même temps, c’est devenu un secteur professionnel. Il y a une espèce de spécialisation de la politique comme milieu d’affaires, et cela ne me dit plus rien. Maintenant je m’exprime avec la musique et, de temps en temps, en m’investissant dans des travaux politiques.


    Connexion-française : Qu’est-ce qui fait, selon vous, que la musique brésilienne s’exporte aussi bien ?

    Gilberto Gil : Je pense que c’est sa capacité à séduire, à se faire comprendre, entendre et aimer. C’est peut-être à cause du métissage général que nous avons au Brésil concernant les races, les cultures, les savoir-faire, les différentes sources d’influences et manières de traiter la question musicale. En un mot : la diversité culturelle !


    Connexion-française : Lors de cette tournée, vous partagez la scène avec votre fils Bem et votre ami Jacques Morelenbaum. Comment avez-vous eu l’idée de ce trio ?

    Gilberto Gil : Depuis trois ou quatre ans, mon fil et moi jouons ensemble dans différentes occasions : des duos, des concerts… Maintenant, nous y ajoutons la collaboration avec Jacques et son violoncelle. C’est un musicien de grand talent, cultivé, expérimenté et qui a une histoire magnifique. Pour nous, c’est un grand privilège de travailler avec lui.

     

    Connexion-française : Pour terminer, qu’avez-vous envie de dire aux gens qui vont venir voir votre concert ?

    Gilberto Gil : Ma musique est déjà connue en Europe car cela fait presque quarante ans que j’y viens régulièrement, mais cette fois, c’est spécial. Il s’agit d’une formation en trio acoustique, avec une approche complètement originale concernant le répertoire, les chansons… ça donne une atmosphère un peu plus intimiste. J’espère que le public va pouvoir s’amuser d’une façon authentique.  


    Propos recueillis par AnneSo.

     


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  • Ce n’est pas parce qu’on chante en français et avec un accordéon qu’on ne peut pas être originale et sexy ! Zaza Fournier en est la preuve, qui inonde de sa voix généreuse un rock coloré et entraînant. Le French Kiss Tour, qui passera par Cologne le 28 octobre, Stuttgart le 29 et Munich le 2 novembre, est l’occasion rêvée de découvrir en live cette chanteuse excentrique. En attendant, pétillante et entière, Zaza Fournier se livre à Connexion française.

     

    Connexion-Française : Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsqu’on vous parle de l’Allemagne ?

    Zaza Fournier : Là, je pense aux vingt ans de la chute du mur de Berlin. Je me suis beaucoup intéressée à ce sujet et j’ai été étonnée de voir à quel point les gens de ma génération se sentaient concernés [Zaza Fournier fête ses 25 ans, NDLR].

     

    Connexion-Française : La première du French Kiss Tour s’est déroulée le 13 octobre dernier à Berlin, comment cela s’est-il passé ?

    Zaza Fournier : C’était très chouette ! J’étais assez flippée je l’avoue… l’appréhension d’arriver dans un nouveau pays où il faut tout recommencer : c’est aussi impressionnant qu’excitant. Pour moi, le French Kiss Tour est une tournée alternative où j’ai l’impression d’apprendre de nouvelles choses. En particulier, le rapport avec les filles [Oshen et Claire Denamur, NDLR] est humainement très intéressant.

     

    Connexion-Française : Vous chantez en français et votre instrument de prédilection est l’accordéon, est-ce-que ce n’est pas difficile à exporter ?

    Zaza Fournier : Je ne me suis pas posée la question. Je crois que l’accordéon et plus généralement la chanson française bénéficient d’une certaine sympathie à l’étranger. Non, ce qui a été compliqué, c’est plus l’histoire avec mon Ipod. Il a fallut expliquer que c’était mon groupe, et en convaincre le public.

     

    Connexion-Française : Cela fait maintenant un an que votre premier album est sorti. Qu’est-ce-qui a changé depuis ?

    Zaza Fournier : Tout ! C’est un cliché idiot mais c’est la réalité. Cela dit, l’essentiel est resté. J’essaie de ne pas m’éloigner de ce qui me motivait quand je chantais dans la rue et dans les bars. Maintenant, je fais mon métier avec plus de confort, de moyens, et donc mieux. Dans mon quotidien, parfois, j’ai du mal à me rappeler comment était ma vie d’avant la tournée. Le jour où ça va s’arrêter, dans quelques mois, ça va me faire bizarre.

     

    Connexion-Française : Votre agenda est plein à craquer avec des dates à n’en plus finir. Qu’est-ce que ça vous apporte le voyage, la route ?

    Zaza Fournier : Je dirais que ça m’a construit. Vous savez, je sors de l’école puisque, jusqu’à la parution de l’album, je suivais une formation de comédienne. J’ai l’impression que ce métier m’a aidée à grandir, à véritablement m’épanouir. Je me sens plus en accord avec moi-même, et ça me fait du bien de me sentir à ma place.

     

    Connexion-Française : Vous pensez déjà au prochain album ?

    Zaza Fournier : J’y pense avec beaucoup d’angoisse parce que je n’arrive pas à tout faire en même temps. J’ai déjà commencé, je n’arrête pas de travailler, mais je ne peux pas encore prendre le recul nécessaire et faire le vrai boulot, celui de construire. Je m’y mettrai après la tournée, ce qui devrait faciliter mon retour.

     

    Connexion-Française : Vous partagez l’affiche du French Kiss Tour avec Claire Denamur et Oshen. Comment vous positionnez-vous par rapport à ces deux artistes ?

    Zaza Fournier : Je n’ai jamais pensé à cela. D’habitude nous ne sommes que deux, mon ingénieur du son et moi, donc je suis contente de me retrouver avec des nanas, dans un univers féminin. Ce qui est intéressant, c’est que nous sommes toutes les trois très différentes. Je ne me situe pas par rapport à elles : la place que nous avons chacune est facile à prendre.

     

    Connexion-Française : Pour terminer, qu’avez-vous envie de dire à ceux qui vont venir vous voir en Allemagne ?

    Zaza Fournier : Faîtes-vous beaux car on va faire la fête ! Ce que nous avons en commun toutes les trois, c’est d’aimer voir les gens danser…. Alors ça va être une grosse boum !

     

    Interview exclusive de Zaza Fournier du 26 octobre 2009, par AnneSo

     

     


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  • Rachid Taha sera le 1er octobre prochain à la Kesselhaus de Berlin pour ouvrir la 5ème édition du Francophonic Festival. Le rocker franco-arabe y présentera pour la première fois au public son nouvel album, « Bonjour ». Une exclusivité à ne pas rater, surtout lorsqu’on sait que chacun de ses concerts est une fête. Pour nous faire patienter, la grande-gueule du rock métissé a accepté de répondre à nos questions. Se prêtant volontiers à l’exercice, Rachid Taha  nous a fait des réponses aussi bigarrées que la musique qu’il compose.


    Connexion Française : Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsqu’on vous parle de l’Allemagne ?

     

    Rachid Taha : Je pense aux grands cinéastes Peter Lorre [d’origine austro-hongroise, NDLR] et Fritz Lang. Ce ne sont pas n’importe qui ! Et puis il y a Trio. En France, nous avons un groupe qui s’appelle pareil mais c’est de la merde. Alors que celui d’Allemagne, c’est quelque chose ! Sinon, j’étais là pour la chute du mur, j’ai même pris quelques cailloux parce que je pensais qu’ils auraient de la valeur, mais je les ai jetés à la poubelle. Et pour finir, il ne faut pas oublier que c’est grâce aux allemands qu’on a été sur la lune !


    C.F. : C’est votre seconde participation au Francophonic Festival. Ça représente quoi, pour vous, un festival de musique francophone à l’étranger ?

     

    R.T. : Voilà un véritable sujet. La francophonie, c’est la langue française lorsqu’elle est parlée à l’étranger, sinon c’est du nationalisme. Berlin en fait partie et c’est important. Hier, j’ai regardé un film avec Erich von Stroheim [acteur et réalisateur américain d’origine autrichienne, NDLR]. Il tournait souvent avec des réalisateurs français. Pour moi, c’est ça la francophonie. Quant à l’allemand, je dis toujours que c’est l’une des plus belles langues du monde car c’est celle de Goethe. Mais on peut aussi citer Nietzsche, ou Marx !

     

    C.F. : Comment décririez-vous « Bonjour », votre nouvel album ?

     

    R.T. : En fait, je le vois comme un nouveau défilé. Quelque part, je suis le Jean-Paul Gaultier de la musique. Parce que la musique, c’est quelque chose qui habille l’homme, son esprit, son âme, et qui est intemporel… Dans cet album, quand je dis « Bonjour », « Salam Aleïkoum », ça veut dire « Bonjour » et pas autre chose. Il n’y a pas de double-sens. Je dis juste ce que je pense.


    C.F. : Qu’attendez-vous de ce concert ?

     

    R.T. : Qu’on mette un peu de merguez dans les plats allemands !


    Entretien téléphonique du 9 septembre 2009, réalisé par Anne-Sophie.


    www.rachidtaha.fr

    www.francophonic-festival.de

     


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  • Pour apprécier un livre comme il se doit, le mieux est bien souvent de s’installer confortablement chez soi, à l’abri des manifestations extérieures qui pourraient en troubler la lecture. Les Promenades dans le quartier du Foix ne sont résolument pas de ceux-là. Car l’auteur de cette étude historique consacrée au vieux quartier blésois a organisé son récit autour de différentes balades. Le lecteur est donc invité à parcourir les rues pour en découvrir l’histoire, s’arrêtant ça et là devant un bâtiment remarquable ou un lieu appelant une anecdote. Aussi serait-il incongru de se plonger dans la lecture de ces Promenades sans fouler le pavé dont il est question. Pavé qui n’a heureusement pas connu de grand changement depuis 1977, date de la première parution de l’ouvrage.

    Son auteur, Claude Dietschy-Picard, aujourd’hui décédée, originaire de Versailles et blésoise d’adoption, a rejoint la ville ligérienne dans les années 70 pour se rapprocher d’une partie de ses enfants. Cette historienne et littéraire de formation, qui avait déjà quelques publications à son actif, est vite tombée sous le charme du quartier. Deux ans de recherches lui furent nécessaires pour réunir les éléments constituant le fond de son ouvrage. Deux ans, c’est aussi le temps qu’il fallut à Hugues de Froberville pour concrétiser son projet de rééditer le livre.

    Si le texte, et donc le fond, n’a pas varié depuis la première version, la forme, elle, a connu quelques remaniements. Grâce à une nouvelle couverture et à l’ajout de nombreuses illustrations, cette seconde édition ressort plus avenante que la première. Parues l’année dernière au cours de l’été, ces nouvelles Promenades dans le quartier du Foix ont connu un succès certain, notamment auprès des autochtones. Si le temps morose n’invitait alors pas à la promenade, gageons que, cette année, le soleil permettra aux lecteurs de découvrir le quartier sous un nouveau (et rayonnant) jour…

    Entre l’étude sur les origines du « Bourg du Foix », qui ouvre le livre, et celle sur son évolution, qui le clôt, les différents chapitres sont autant de balades historiques. Depuis la rue Saint-Lubin et celle des Trois Marchands jusqu’aux quais en passant par l’Abbatiale Saint-Laumer ou la rue du Foix, l’exploration du quartier mène à la découverte de son passé. On y croise nombre de grands personnages et têtes couronnées tels Jean de la Fontaine, la Marquise de Sévigné, Victor Hugo, François Ier, Marie de Médicis ou encore Gaston d’Orléans. Mais l’auteur n’en oublie pas pour autant ceux, moins célèbres, qui ont vécu en ces lieux et en ont forgé l’âme: peintres, horlogers, libraires, brodeurs, marchands en tout genre et, bien sûr, bateliers de Loire. Et comme la fin de l’ouvrage leur est consacrée, il ne s’agit plus là de promenades. Le mieux est alors, pour profiter comme il se doit des dernières pages du livre, de s’installer confortablement sur un banc des bords de Loire, au cœur d’une atmosphère qui ne peut qu’en exalter la lecture.


    L’ouvrage est disponible dans les librairies blésoises ainsi que chez un certain nombre de commerçants, mais le mieux est encore de se le procurer directement dans l’antre de son éditeur, au 33 de la rue Saint-Lubin. De là, la promenade peut commencer…


    AnneSo, 9 mars 2009


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